- JURISCONSULTE
- JURISCONSULTEJURISCONSULTEÉtymologiquement, le terme de jurisconsulte désigne celui qui donne des consultations juridiques, mais il s’entend plus largement de tout juriste ayant une activité de consultant ou d’enseignant (par la formation orale ou par la rédaction d’œuvres juridiques). Si l’Orient et la Grèce ancienne ont eu un droit et de très grands penseurs, elles n’ont pas connu de jurisconsultes. Il semble qu’en Orient le droit n’ait jamais connu un développement doctrinal; en tout cas, aucune œuvre de doctrine juridique ne nous est parvenue. En Grèce, la réflexion juridique fut surtout l’œuvre des philosophes. Rome, au contraire, connut de grands jurisconsultes qui sont l’une des gloires de l’héritage romain. Les plus anciens remontent au \JURISCONSULTE IIe siècle: Sextus Aelius Paetus Catus, consul en \JURISCONSULTE 198, et les trois «fondateurs du droit civil», Manilius, consul en \JURISCONSULTE 149, Junius Brutus et Publius Mucius Scaevola, consul en \JURISCONSULTE 95. Sous l’Empire, ont peut citer: Capito, consul en 5, Labeo, Sabinus et son élève Cassius Longinus, consul en 30, Javolenus, consul entre 83 et 90, les deux Nerva (le père et le fils), Proculus, Celse le père et surtout son fils, consul pour la seconde fois en 129, Julien, élève de Javolenus et l’un des plus grands esprits de la jurisprudence romaine au IIe siècle; Africain, Pomponius, Gaius, Marcellus, Scaevola à l’époque des Antonins; puis, dans les dernières années du IIe et au début du IIIe siècle, on trouve les trois grands noms de Papinien, Paul et Ulpien, tous trois juristes et hauts fonctionnaires de l’empereur; enfin, Marcien et Modestin. Cette longue série de jurisconsultes s’arrête au début du IIIe siècle, non que le droit romain ait alors cessé de se développer et de s’adapter aux transformations de la société, mais parce que l’activité des juristes se perd dans l’anonymat des bureaux impériaux ou se borne à des œuvres plus sommaires et souvent médiocres dont les véritables auteurs nous sont inconnus. La valeur des jurisconsultes classiques, qui, bien souvent, sont surtout et parfois exclusivement connus par les fragments de leurs écrits recueillis dans le Digeste de Justinien, tient aussi bien à la rigueur et à la clarté de leurs exposés qu’aux facultés de libre création; grâce à celles-ci, ils ont su adapter le droit aux besoins de leur époque, tout en gardant présent à l’esprit un souci de justice et d’équité, d’inspiration le plus souvent stoïcienne.• 1393; lat. jurisconsultus♦ Juriste. Spécialt Personne qui fait profession de donner des avis sur des questions juridiques. Jurisconsultes qui interprètent une loi.jurisconsulten. m. DR Personne versée dans la science du droit et donnant des consultations juridiques.⇒JURISCONSULTE, subst. masc.DR. Personne qui donne habituellement des consultations sur des questions de droit; toute personne qui est versée dans la science du droit. Célèbre jurisconsulte; jurisconsultes romains. Celui-là seul, au jugement de Cicéron, est digne du nom de jurisconsulte, qui en s'instruisant dans la science des lois positives, ne cesse d'élever sa pensée jusqu'à la raison de ces lois (COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p. 477). Sans que je sois jurisconsulte, il me semble qu'il y a quelque part dans le code un article qui punit ce crime (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 358). V. jurisprudence ex. 2 :• Les jurisconsultes, en effet, distinguent deux sortes de droits : ils donnent aux uns le nom de réels, aux autres celui de personnels. Le droit de propriété, l'hypothèque appartiennent à la première espèce, le droit de créance à la seconde.DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p. 84.Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1393 jurisconsultes et sages hommes (Archives historiques de la Gironde, 26, 354 d'apr. K. BALDINGER ds R. Ling. rom. t. 20, p. 82). Empr. au lat. jurisconsultus composé de jus, juris « droit, justice » et consultus « réfléchi, avisé dans » part. passé adj. de consulere « délibérer, examiner, réfléchir ». Fréq. abs. littér. : 175.
jurisconsulte [ʒyʀiskɔ̃sylt] n.ÉTYM. 1393; lat. jurisconsultus, de jus, juris « droit », et consultus « réfléchi, avisé », p. p. de consultare. → Consulter.❖♦ Juriste expérimenté; spécialt, personne qui fait profession de donner des avis sur des questions juridiques. ⇒ Légiste. || Consultation, avis de jurisconsulte. || Un savant jurisconsulte; un jurisconsulte de talent (→ Comparse, cit. 1). || Une éminente jurisconsulte. || Recueil d'écrits des jurisconsultes romains. ⇒ Digeste. || Interprétation de la loi par les jurisconsultes (⇒ Doctrine) et par les tribunaux (⇒ Jurisprudence). || Les grands jurisconsultes, exégètes du Code civil. || Jurisconsultes qui interprétent une loi, un code, la jurisprudence.0 L'interprétation a pour but de préciser le sens des termes de la loi, de rechercher l'esprit qui a inspiré ses auteurs, et de déterminer l'exacte portée d'application de ses dispositions. Elle est l'œuvre d'une part des jurisconsultes qui se consacrent à son étude, de l'autre, des tribunaux chargés d'appliquer le Droit aux litiges soumis à leur jugement. Il y a donc deux organes d'interprétation des lois : la Doctrine et la Jurisprudence.A. Colin et H. Capitant, Cours élém. de droit civil franç., t. I, no 24.➪ tableau Noms de métiers.
Encyclopédie Universelle. 2012.